Georges Clémenceau est née le 28 septembre 1841 en Vendée. Il né d’une ancienne famille bourgeoise protestante. Son père est médecin et transmet à George les idées révolutionnaires et la haine contre la monarchie. Clémenceau étudie la médecine. Il est républicain et se fait donc souvent arrêté.  Il défend le droit de grève et part en guerre contre l’inégalité sociale. Il possède une éloquence agressive nourrit de formules percutantes.

En 1865, il obtient une thèse de médecine et part pour New York en septembre. Il y donne des cours de français et d’équitation à de jeunes filles.

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Clémenceau pendant son voyage aux Etats-Unis (de 1865 à 1870), fait deux découvertes ; celle d’une politique étrangère et celle du racisme et de l’esclavage.  Cette deuxième découverte est ce qui va déclencher chez en lui l’envie de lutter contre cette injustice. Clémenceau écrit de façon très personnelle, dans ses lettres,  qu’il publie dans Temps ce qu’il pense que ces découvertes.

Dans les lettres qui concernent l’esclavage des noirs, Clémenceau dit que la devise « Liberté, Egalité, Fraternité » doit être appliquée :

« Que les Noirs aient bientôt le droit de vote, du moment que l’esclavage est aboli, cela ne fait de doute pour personne. Cela doit être et cela sera »  (Le Temps, 10 janvier 1866).

Mais Clémenceau, lui, depuis 1848 est habitué au suffrage universel. Clémenceau s’étonne que seulement une partie de la population, les Blancs, puissent voter :

« Je remarque que dans toutes les discussions, il n’est point question de suffrage universel ; on veut laisser à chaque État le droit de réglementer le droit électoral ; on veut seulement que, dans cette réglementation, il ne soit point fait de distinction entre noirs et blancs […] Mais les règles les restrictions au suffrage doivent être, dans sa pensée, les mêmes pour tout le monde. Il y a beaucoup de petits blancs dans les États du Sud qui ne sont pas plus capables d’exercer des droits électoraux que les noirs les plus abrutis » (Le Temps, 11 octobre 1865).

Il est étonné que la population noire n’ait pas le droit à la citoyenneté américaine, il expose ça comme un devoir de la leur donner :

« L’occasion est unique, en effet, pour régler cette question tant controversée de la couleur et de faire disparaître à jamais les derniers vestiges de l’esclavage. Égalité absolue de tous les citoyens, sans exception, devant la loi » (Le Temps, 29 janvier 1867).

Clémenceau est révolté en découvrant l’esclavage et le racisme, il  revendique l’universelle humanité :

« Cette guerre des races est une vieille affaire ; elle a commencé le jour où un homme blanc s’est approprié un homme noir. […] Oui sans doute, il y a une guerre de races : mais qui l’a commencée ? Et qui la poursuit ? » (Le temps, 29 novembre 1867)

Clémenceau est désormais définitivement clair sur les valeurs qu’il soutient, celle de l’égalité des races. Plus tard, il en fera son célèbre discours prononcé à la chambre « race inférieures, races supérieures » contre Jules Ferry, le 30 juillet 1885.

Les lettres de Clémenceau montrent qu’il est pour que la citoyenneté soit donnée aux esclaves noirs. Il insiste sur l’apprentissage de cette citoyenneté.

« Si les Noirs veulent être les égaux des Blancs, qu’ils le deviennent. Les dernières barrières sont maintenant tombées qui gênaient leur libre expansion. Ils ont le droit au travail dans les mêmes conditions que les Blancs, qu’ils travaillent ; ils ont enfin les droits civils et politiques, qui est une arme efficace et puissante, qu’ils se défendent […].Ils sont des affranchis, qu’ils deviennent des hommes » (Le Temps, 23 novembre 1869).